dimanche 8 mars 2015

La Muse et la bronchiolite

Lundi 2 mars au matin, Coupin trouve ton comportement très étrange. Tu as l'air "ailleurs", tu es flageolante sur tes jambes, tu te tiens aux murs pour ne pas tomber. On dirait un zombi. Comme les jours précédents, tu ne mangeras presque pas et ne touchera quasiment pas à ton biberon du matin.

La veille, notre généraliste nous avait dit que seul ton comportement devait nous alerter. Aujourd'hui c'est manifeste : tu ne vas pas bien alors nous t'emmenons à l'hôpital. Tu vomira d'ailleurs le peu de biberon avalé pendant que je prépare le sac.

Direction les urgences.
Au secrétariat, on me demande ma carte vitale et celle de mutuelle puis on m'invite à patienter en salle d'attente. Je crains que ça ne soit long car il y'a déjà deux personnes, mais on nous appelle quasiment tout de suite.
Comme à ton habitude, tu hurles chaque fois qu'on s'approche de toi alors je te garde dans les bras. Le médecin qui t'examines pense à la grippe mais prescris tout de même une radio des poumons.

Au service de radiologie, il n'y a personne, tu es prise en charge tout de suite et j'ai à peine le temps de retenir ma respiration et tes petits bras en l'air que tout est déjà terminé.

Direction le 6e étage de l'hôpital pour le service pédiatrie.

Il y'a là pas moins de quatre personnes qui vont s'occuper de toi pendant que j'essaye de te rassurer au mieux. On t'ausculte, on te mesure et on te pèse. C'est à ma mine catastrophée parce que tu as perdu 300g depuis notre dernier passage à la PMI que l'équipe décidera de t'hospitaliser pour te réhydrater en perfusion. On en profitera aussi pour faire un prélèvement sanguin et nasal pour des analyses.

La pose de la perfusion se révèle difficile car Muse Minus = veines minus. La veine explose sur la main, elle explose à nouveau dans le coude gauche. On essaye le coude droit.

Une fois dans la chambre, tu t'endors sur moi pratiquement tout de suite. J'en profite pour aller me chercher un sandwich mauvais qui coûte un bras.

Tu te réveilleras vers 13h pour n'avaler qu'un petit suisse et demi. J'appelle un soignant parce que je trouve que tu es toujours "stone" malgré la perf et qu'en plus ta main droite n'est pas de la même couleur que la gauche. L'infirmière arrive et m'explique que la veine a encore explosée et que le produit de la perf s'est répandu dans les tissus. Très intelligemment, elle appelle une collègue pour te mettre la perf sur le pied. Nous sommes trois à te tenir tellement tu te tortilles, mais cette fois c'est la bonne et la perf ne bougera plus.

Le médecin m'annonce qu'il n'y a rien aux poumons et que les analyses ont révélé une bronchiolite à VRS positif. Comme c'est viral, tu ne nécessites pas d'antibiotique, cela dit, il décide de mettre en place un protocole d'aérosols toutes les six heures pour t'aider à respirer.
Malheureusement, il ne sait pas me dire combien de temps tu devras être hospitalisée, ton état pouvant d'améliorer en quelques heures ou quelques jours.

Comme tu es réveillée, on en profite pour appeler Coupin qui est resté au travail, il promet de sortir tôt pour venir nous voir.
Tu te rendors peu de temps après et j'essaye de fermer un peu les yeux.

Finalement, quand Coupin arrive tu es toujours endormie. Nous discutons une petite heure puis tu te réveilles. Tu as déjà l'air d'aller mieux puisque tu veux jouer.
Vers 17h, tu sembles vouloir nous dire quelque chose sans que nous comprenions quoi. Je me place alors bien en face de toi et te demande ce qu'il y'a. Pour la première fois, tu nous feras le signe "manger".



Je cours donc demander deux petits suisses et, comme à midi, tu en mangeras un et la moitié du deuxième.

Coupin repart au moment où tu recommences à être fatiguée.

À 18h, nous commençons les premiers aérosols. Tu te débats tant pour t'enlever le masque que je suis obligée de tenir tes bras d'une main et le masque sur ton visage de l'autre. On m'annonce que le mélange diffusé est une sorte de Ventoline (bronchodilatateur) mélangée à du sérum physiologique (pour humidifier les sécrétions).

Vers 19h, le plateau repas arrive, mais tu goûteras seulement une cuillère de purée et une cuillère de compote. Les soignants me disent de ne pas m'inquiéter étant donné que tu es aussi alimentée par la perf qui contient du glucose.

Je déplie le fauteuil qui se transforme en lit, je vais demander des draps et j'essaye de nous installer pour la nuit.
Malheureusement, notre environnement n'est pas propice au repos. En effet, la machine qui permet à ta perf de s'écouler émet un bruit de pompe toutes les trente secondes. Aussi, notre chambre possède une fenêtre sur la chambre d'à côté (!). Les soignants l'ont heureusement recouvert d'un drap, mais il laisse complètement passer la lumière de nos voisins, aussi fait-il quasiment jour dans notre chambre aussi (!).

Vers 21h, l'équipe de nuit vient s'assurer que tout va bien et je leur signale que je te trouve chaude. Après une prise de température toute en minutie, sous le bras, pour ne pas te réveiller, il apparaît que tu as encore plus de 39°C, on ajoute donc du Doliprane à ta perf.

Vers 23h, la machine de la perf sonne car la dose de Doliprane est finie. J'appelle l'infirmière qui vient faire le nécessaire, mais tu es réveillée. Tu ne veux t'endormir que sur moi. Je peine à me rendormir donc j'essaye de te remettre dans ton lit, mais je dois mal m'y prendre avec le tuyau de la perf parce que cela fait sonner la machine à nouveau. Je rappelle l'infirmière qui fait le nécessaire. Heureusement, elle est adorable et trouve toujours un mot gentil ou une petite blague à nous faire.

Vers minuit, deuxième service d'aérosols. Tu es tellement fatiguée que tu ne te débats même pas avec le masque. Encore une fois, tu ne t'endors que sur moi et encore une fois, je fais sonner la machine lorsque j'essaye de te remettre dans ton lit. L'infirmière changera de potence, pensant que la première était trop basse. En effet, la machine ne sonnera plus avec la potence plus haute.

Entre le bruit de la machine, la lumière des voisins et ta toux, je ne sais pas si nous aurons réellement dormi entre 2h et 3h. Je me souviens avoir rappelé les soignants car tu étais à nouveau chaude, donc deuxième dose de Doliprane.

Ensuite, j'ai trouvé une position pour que nous dormions à deux dans mon lit d'une moitié de place. Toi plutôt en haut et moi plutôt en bas, les bras autour de toi.

Puis, il a été 6h, l'heure des aérosols et je savais qu'il était inutile que je cherche à me rendormir puisque le petit déjeuner n'allait pas tarder, alors je t'ai gardé sur moi pour que tu te rendormes.

Vers 8h, le petit déjeuner est arrivé. J'ai demandé un thé qui s'est avéré être froid et mauvais et tu n'as pas touché au biberon qu'on t'a proposé, tout juste quelques cuillères de petit suisse.
Heureusement, à la visite, le chef de service t'a trouvé très en forme et comme tu réclamais à boire, il nous a proposé de rentrer à la maison à 15h.

Tu as dormi longtemps le matin, forcément il fallait rattraper la nuit, tu as mangé un petit suisse et demi à midi, puis nous avons joué jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir.

4 commentaires:

  1. Oh la la tout cela est très difficile à vivre !
    J'espère que cela va mieux et que tout le monde se repose et s'apaise.
    Que d'émotions ! (je passais pour te parler d'autre choses cf tes articles sur les produits d'entretiens, mais on s'en fout)

    Pauvre petite Muse, bien courageuse. Pfff.


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    1. Comme tu dis, elle a été hyper courageuse ! Merci pour le passage et le commentaire

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  2. Aie aie aie!!!! :( Comment ça va maintenant?!

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    1. Comme l'a dit le docteur, La Muse a toussé pendant une petite semaine après et a mis une semaine et demi a mangé comme avant. Sinon, tout bien :-)

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